Ma petite Sandra

Tu nous quittes si brutalement que je ne parviens toujours pas à réaliser. 
Je me souviens encore de la première fois où je t’ai rencontrée. C’était au collège, à Colmar. Nous avions alors 11 ans. Je te revois encore dans la cours de récré avec tes longs cheveux… jusqu’au bas du dos ! Tu attirais tous les regards… dont le mien ! Nous nous sommes rapidement fréquentés et ces quelques années de collège ont fondé les bases de notre complicité et d’une grande amitié.

La vie nous avait séparés pendant nos années d’étude, mais nous nous étions retrouvés comme nous nous étions quittés.  Ce n’est donc pas par hasard, si nous nous sommes lancés dans l’aventure Bleu Equipage ensemble. Notre association était basée sur cette amitié profonde. Rien n’a su l’altérer, ni le temps, ni les échecs, ni les déceptions. Dieu sait qu’il y aurait eu 1000 bonnes raisons de tout laisser tomber.
 
Si notre tandem a toujours tenu bon, au delà de notre amitié, je pense que c’était grâce aussi à nos personnalités très différentes et très complémentaires. Nous nous entrainions l’un, l’autre à tour de rôle. A chaque grande étape de notre vie personnelle réciproque (mariage, enfants, maison…) nous pouvions compter l’un sur l’autre pour assurer le bon fonctionnement de l’agence. C’était très rassurant et très confortable. 
Dans le travail nous avions réparti nos rôles selon nos compétences et nos affinités. Toi, tu étais rigoureuse, exigeante et tenace. On te doit donc la réputation d’une agence sérieuse, fiable, toujours là quand il faut. Tu mettais un point d’honneur à répondre à toutes les exigences du métier, la perfection était ton défi quotidien. On te surnommait « Miss zéro défaut » ! Quand j’y pense, c’est vrai que tu n’avais pas beaucoup de défaut ! 

Ce que j’essaie de dire, c’est qu’à nous deux, nous ne formions qu’un !
En te perdant, c’est donc une partie de moi qui s’en va. Aujourd’hui je me retrouve déchiré, amputé. Je perds deux Sandra, l’amie intime de 30 ans et l’associée de 15 ans. Même si la route a été bien trop courte, j’aimerais, que de là où tu te trouves, tu sois fière du chemin parcouru. Tu as su fonder deux très belles familles. L’une avec Fred et de superbes enfants, l’autre avec moi et une équipe formidable. Ces deux familles vont maintenant devoir apprendre à vivre sans toi, alors qu’elles vivaient avec et grâce à toi. Je veux enfin que tu saches que Marie, les enfants et moi seront toujours aux côtés de Fred pour partager la vie de Némo, Corto et Neal qui font désormais partie intégrante de notre vie et de notre famille. 
Je t’aime.  
Cyril.